Jessie Penn-Lewis, née Jessie Elizabeth Jones (1861–1927), était une évangéliste galloise impliquée dans le Réveil gallois de 1904-1905, dont elle rendit compte de manière détaillée, et dans le Mouvement pour une vie supérieure, particulièrement dans les Conventions de Keswick qu’elle aida à organiser et fréquenta assidûment. Ses écrits spirituels, voire mystiques, ont eu et ont encore une large influence. Dès la dernière décennie du xixe siècle, à une époque où cela posait problème dans certains milieux évangéliques, elle a en outre été l’une des premières des femmes à prêcher devant des assemblées mixtes.
La thématique spirituelle de Madame Penn-Lewis renouvela la prédication évangélique de son époque, qui s’était concentré jusque-là sur le pardon des péchés et le salut. Elle fit revenir au premier plan une notion biblique de sanctification : en reconnaissant sa propre faillite devant Dieu (en acceptant d’être crucifié avec le Christ), le chrétien peut recevoir la puissance de l’Esprit saint pour contenir l’influence et la dépendance du péché, et ainsi pouvoir vivre une vie sanctifiée en Christ. Le Saint-Esprit n’était pas pour elle une simple force, mais une présence personnelle dont elle recherchait activement les directives. Sa vision était que « tous les chrétiens sont destinés à s’unir à la vie qui leur est accordée d’en-haut et non à essayer de bricoler leur ancienne vie pour s’épuiser à essayer d’atteindre les cieux dans de grandes difficulté. »
Jessie Penn-Lewis fut personnellement impliquée dans le réveil gallois de 1904-1905, l’un des réveils européens les plus massifs numériquement bien qu’il ait été écourté par la dépression de l’un de ses principaux leaders, Evan Roberts. Galloise, elle avait de nombreux contacts directs avec des paroissiens et avec des pasteurs et recevait de leur part des témoignages directs sur les événements voire sur les luttes spirituelles de certains ! À partir de novembre 1904, elle publia chaque semaine une chronique du Réveil dans le magazine du mouvement de Keswick, « The Life of Faith », retraçant le développement de ce mouvement d’abord au Pays de Galles, puis internationalement. Elle en fit aussi l’histoire dans un recueil intitulé « Le Réveil au Pays de Galles – et quelques-uns de ses ressorts cachés » (« The Awakening in Wales – and Some of its Hidden Springs »). À la fin du Réveil, elle se fit également connaître par son association très étroite avec Evan Roberts. En effet, après sa dépression, Evan Roberts fut recueilli et hébergé par les Penn-Lewis pendant plusieurs années sans d’ailleurs totalement guérir. Jessie Penn-Lewis et lui cosignèrent un livre, intitulé War on the Saints (La Guerre aux Saints), où les auteurs déclarent leur extrême prudence à propos du Pentecôtisme naissant et des possibles influences diaboliques qu’ils croient discerner dans ses premiers développements. Pour prolonger et renforcer les effets positifs des réveils, Jessie Penn-Lewis s’impliqua encore plus fortement dans l’organisation de des Conventions de Keswick afin de lui donner un rayonnement national et dans l’organisation de multiples conférences locales accessibles à tous ceux qui recherchaient un approfondissement spirituel.